Choisir sa chaussure en fonction du type d’activité, pas si facile!
Que ce soit pour la marche en ville ou en montagne, le golf, le jogging ou simplement pour le travail et la maison, le choix de vos souliers peut vraiment influencer votre bien-être. Au-delà de la marque, la chaussure doit convenir à l’activité pour laquelle elle est destinée, à la physiologie de vos pieds ainsi qu’aux divers troubles biomécanique que vous pourriez présenter. Il y a plusieurs années, acheter des chaussures se résumait à s’assurer qu’il y ait assez de place au bout des orteils. Les chaussures d’aujourd’hui sont beaucoup plus complexes et spécialisées, il est donc important de connaître vos pieds et vos besoins avant d’aller magasiner.
PREMIÈRE ÉTAPE: La qualité de la structure et de l’assemblage
Une bonne structure implique:
- De bons contreforts solides, pour garderla cheville stable;
- Une semelle extérieure stable, et légèrement évasée;
- De l’espace pour l’avant-pied;
- Pas trop de torsion au niveau de la semelle;
- Une petite berce à l’arrière du talon et une plus grosse berce aux orteils pour
aider au déroulement du pied; - Un laçage permettant de bien ajuster le pied dans la chaussure;
- Une semelle intérieure amovible et un fond de chaussure le plus plat possible (sous la semelle intérieure) , permettant d’ajuster une orthèse plantaire si nécessaire.
L’assemblage: Vérifier les défauts de fabrication car ils sont nombreux et fréquents même dans les meilleures marques. Plusieurs blessures peuvent être déclenchées ou entretenues par des chaussures défectueuses.
- VÉRIFIER la stabilité médio-latérale des semelles (figure 1);
- VÉRIFIER l’assemblage de l’empeigne sur la semelle ( la couture arrière doit être droite,voir figure 2);
- VÉRIFIER qu’il n’y ait pas de résidus de colle ou de plis dans le fond de la chaussure;
- VÉRIFIER que les oeillets soient bien alignés;
- VÉRIFIER la force des systèmes d’air ou de gel au pourtour des talons en exerçant une pression en interne et en externe. ( Ces systèmes sont généralement à éviter car ils augmentent l’instabilité et sont la cause de nombreuses blessures, voir figures 3 et 4).
DEUXIÈME ÉTAPE: Le type d’activité
Voici une petite description des éléments importants à verifier selon le type d’activité.
Jogging: À cause des impacts importants et répétés , la capacité d’absorption des chocs par la semelle est très importante. La flexion de l’avant-pied ne doit pas être limitée et un bon contrôle de l’arrière-pied contribuera à prévenir les périostites (shin splint), tendinites, douleurs au talon, fractures de stress et autres blessures de sur-utilisations.
Marche en ville: Semelle absorbante, légère, empeigne tout cuir (+ résistant à
la pluie) ou avec de la mèche (plus aérée donc moins chaude).
Marche tout terrain: Semelle plus ferme permettant plus de stabilité, tout en restant absorbante. Point de flexion à l’avant-pied plus rigide, avec une berce plus prononcée permettant d’aider au déroulement du pied. Les cuirs ont l’avantage d’être résistant à l’eau et la chaussure doit être assez profonde pour bien contrôler la cheville.
Marche en montagne: Chaussures ou bottillons avec semelles antidérapantes fermes, épaisses, limitant la flexion de l’avant-pied et la torsion. Laçage avec jeu d’ajustement permettant l’accommodation de bas plus épais si nécessaire, cuir résistant à l’eau, soufflet à la langue et évasement interne et externe de la semelle.
Tennis: Parce que ce sport demande beaucoup de mouvements rapides et d’arrêts brusques, la chaussure se doit d’être extrêmement stable autant sur sa partie interne qu’externe. Un avant-pied plus flexible facilitera les nombreux déplacements rapides.
Une chaussure de type « tout terrain» est souvent un bon compromis pour les gens qui font moins de 2 heures de sport par semaine. Votre chaussure est une pièce d’équipement importante et souvent l’unique investissement nécessaire à la pratique de votre activité, voilà pourquoi vous devez bien la choisir.
TROISIÈME ÉTAPE: La physiologie des pieds
Une fois qu’on a trouvé notre type de chaussure, il faut maintenant vérifier si la forme nous convient. Une chaussure bien ajustée doit tenir compte de la longueur, de la largeur et de la hauteur de chacun des pieds. Certaines compagnies offrent différentes largeur pour chaque demi pointure. Cela permet donc de chausser différentes morphologies de pieds. Si cette possibilité n’est pas accessible, il vous faudra donc essayer différents modèles afin de trouver celui qui s’apparente le plus à votre forme de pied.
Vous devrez donc vérifier:
- La longueur: Debout, laisser environ 1cm de jeu au bout de l’orteil le
plus long, du pied le plus long. - La largeur: Retirer la semelle intérieure de la chaussure, deposer votre pied dessus. Votre avant-pied ne devrait pas dépasser la largeur de cette semelle de plus de 3 mm de chaque coté.
- La profondeur: Enfilez la chaussure et l’attacher. Si l’espace de laçage est très rapproché et forme des plis sur le dessus des orteils, alors votre chaussure est trop profonde. Votre pied aura tendance à glisser vers l’avant et vous devrez donc le retenir en agrippant vos orteils. Si au contraire, l’espace de laçage est trop large, alors votre chaussure est soit trop étroite ou n’est pas assez profonde.
- La forme: Assurez vous que la forme de vos chaussures respecte la forme de vos pieds (carrée, pointue, talon fin et avant-pied large).
Une fois cette troisième étape terminée, il faut maintenant s’assurer que la
chaussure n’entre pas en conflit avec un trouble biomécanique.
QUATRIÈME ÉTAPE: Les troubles biomécaniques
Lors de l’évaluation biomécanique, l ’orthésiste peut vous suggérer certaines modifications dans votre façon de vous chausser. Il le fera dans le but de prévenir certaines problématiques ou d’améliorer des douleurs reliées à une condition pathologique déjà existante.
Voici donc quelques suggestions:
- Un oignon? Attention aux coutures.
- Douleur aux mollets? Éviter les chaussures avec des talons trop bas.
- Douleur à l’avant-pied? Choisir des chaussures avec des semelles moins
flexibles à l’avant-pied et avec une plus grande berce. - Usure externe prématurée? Choisir des chaussures avec des semelles plus
larges et évasées en externe, au talon et à l’avant-pied. - Usure interne? Choisir des modèles avec des semelles évasées en interne
et avec un bon contrôle de la pronation. - Périostite? Évitez toute les semelles trop molles et tous les systèmes de
bulles d’air, choisissez un contrôle de la pronation.
D’autres conseils intéressants:
- Ne pas prendre plus long pour avoir plus large. Si le modèle choisi n’offre
pas différentes largeurs, changer de modèle. - Toujours éviter les empeignes en vinyle, elles augmentent la transpiration et les odeurs.
MISE EN GARDE
- Plus une semelle est ferme et offre du contrôle, plus elle est lourde et peu
absorbante. - Plus une semelle est légère, plus elle est molle et s’use rapidement.
- Une chaussure ayant une semelle de haute qualité se reconnaît par sa capacité
d’être à la fois ferme, légère et absorbante. - Certaines compagnies de chaussures utilisent des semelles dont l’intérieur est partiellement vide (quadrillé), la chaussure semble légère mais la stabilité ainsi que la durabilité sont grandement diminuées.
- Une semelle trop molle ou trop usée qui ne soutient pas vos pieds dans une
position neutre peut accentuer l’effet d’un trouble biomécanique et engendrer
des blessures. - N’oubliez pas d’essayer vos chaussures avec des bas de la même épaisseur que ceux que vous prévoyez porter.
CONCLUSION
Une bonne chaussure devient un investissement payant lorsqu’elle est choisie avec soin. Si vous sentez le besoin d’être guidé dans vos achats, sachez que les orthésistes d’OrthoAction sont des professionnels qualifiés qui peuvent vous aider à trouver la chaussure qui vous convient. N’hésitez pas à nous consulter, nous sommes là pour vous aider.